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Changement d’époque à Naumburg – Tout le monde veut la paix, certains cependant par la guerre


Le 5 décembre 2024, la Conférence de sécurité de Munich a fait halte à Naumburg avec sa tournée « Zeitenwende ».



Beaucoup de personnel a été mobilisé, beaucoup de technologie mise en place. La salle de l’Alte Schmiede de Naumburg était équipée de manière professionnelle. Cela a dû coûter une certaine somme. Mais ce n’était que l’emballage.

Sur le fond, il s’agissait de l’Ukraine. Mais on a vite compris que l’événement n’avait pour but que de présenter une vision unilatérale. Devant l’Alte Schmiede, quelques manifestants pour la paix s’étaient rassemblés. Comme de nombreuses places étaient encore libres, ces personnes, souvent qualifiées de « complotistes de la paix », furent invitées à assister à la discussion. J’avais demandé à l’avance l’autorisation de filmer – refusée. Sans doute aurait-ce apporté un peu trop de transparence. Voici donc seulement quelques impressions du débat de deux heures.

Dans une brochure intitulée 10 mythes populaires sur la guerre de Poutine contre l’Ukraine, on comprenait déjà que la discussion allait porter sur des subtilités. Le mythe numéro sept affirmait : « L’Ukraine est un pays totalement corrompu. Il est donc inapproprié de l’aider. » Selon le document, cette affirmation est fausse. Ce qui est vrai : « L’Ukraine fait des progrès significatifs dans la lutte contre la corruption. L’UE et l’Allemagne conditionnent leur aide à la poursuite de ces efforts. » Charmant, non ? Donc dire que l’Ukraine est corrompue est faux – et on le justifie par le fait qu’elle lutte contre la corruption. De la satire ?

Mais revenons à la table ronde avec Lisa-Martina Klein (rédactrice chez Security.Table, Table.Media), Christoph Heusgen (ambassadeur, président de la Conférence de sécurité de Munich), Ljudmyla Melnyk (responsable du programme Ukraine à l’Institut de politique européenne), Marc Rath (rédacteur en chef de la Mitteldeutsche Zeitung et de la Volksstimme) et Sarah Frühauf (correspondante au studio principal de l’ARD à Berlin).

Plusieurs contradictions sont apparues, et il est vite devenu évident qu’il s’agissait aussi, dans une certaine mesure, d’« éduquer » le public. Sarah Frühauf, de l’ARD – connue de certains pour son commentaire contre les non-vaccinés et en faveur de l’obligation vaccinale – a déclaré qu’il fallait d’abord reconnaître que Poutine est l’agresseur, et que toute discussion devait se faire sur cette base.



Le public a critiqué le fait qu’aucune voix représentant la position russe n’ait été invitée. Cela a été écarté, considéré comme inutile. On retrouve donc le schéma habituel : parler *de* quelqu’un, mais pas *avec* lui.

Une spectatrice a estimé que les médias avaient failli, puisqu’il y avait trop de fake news ou de propagande russe chez les manifestants pour la paix. Les deux représentants des médias sont alors apparus assez désemparés. Ils ne comprenaient pas pourquoi la confiance avait été perdue. D’un autre côté, ils affirmaient que les médias devaient mieux expliquer la politique aux citoyens. Je comprends cela comme une confirmation : les journalistes de ce panel se voient comme porte-paroles du pouvoir. Ce qu’ils ne devraient justement pas être.

Les divergences entre une grande partie du public et les intervenants étaient profondes. Un participant a rappelé, en plus des six millions de Juifs assassinés, les quelque 25 millions de morts soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon lui, l’Allemagne a le devoir de se tenir à l’écart des conflits militaires et de lutter à genoux pour des solutions diplomatiques.

Un autre intervenant a exprimé l’idée que la guerre en Ukraine était une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, dont le but serait de créer une fracture entre la Russie et l’Allemagne. Il a étayé son propos avec des citations de personnalités américaines.

On avait l’impression que les cinq intervenants avaient une opinion bien tranchée et un certain savoir, mais qu’ils s’informaient de manière assez sélective. Certaines déclarations sonnaient fortement comme de la propagande ukrainienne ou occidentale. Mais comme on dit : en temps de guerre, la vérité est la première victime.

Il a été affirmé qu’un tel débat ne serait jamais possible en Russie, et que nous vivons en démocratie où chacun peut exprimer librement son opinion. Pour ma part, j’ai fait d’autres expériences – mais bon, passons !

Après la discussion, les « complotistes de la paix » ont été félicités par l’organisatrice pour leurs prises de position critiques. En poursuivant la conversation, il est cependant apparu qu’elle ne connaissait que très peu, voire pas du tout, les médias alternatifs – tout au plus en avait-elle entendu parler. Il n’est donc pas surprenant que la Conférence de sécurité de Munich défende le récit officiel et politiquement souhaité.

Quelle perspective pour l’Ukraine ?

Les intervenants ne le savent pas. Parler avec Poutine ne semble pas être une option envisagée. Il ne transparaissait pas non plus une volonté claire d’arriver rapidement à la paix. L’Ukraine manque non seulement d’armes, mais aussi de soldats. Comment résoudre ce second problème – peut-être en enrôlant les hommes ayant fui le pays – n’a pas été abordé.

Ce qui reste, c’est le constat qu’on peut dans de tels forums échanger de façon pacifique et factuelle, et simuler une participation citoyenne. Mais cela s’arrête là. La tentative de convertir les « complotistes de la paix » critiques du gouvernement n’a manifestement pas porté ses fruits.

La politique ne tiendra toujours pas compte de ce que veut la population. Ainsi, la guerre en Ukraine – voulue par les politiques – continuera probablement encore un bon moment. On entend depuis longtemps que l’on combattra jusqu’au dernier Ukrainien. Ou bien certaines forces politiques accélèrent encore l’escalade, pour entraîner officiellement l’OTAN, certains pays de l’OTAN ou peut-être même l’Allemagne dans cette guerre – tant que Trump n’est pas encore de retour au pouvoir.

Author: AI-Translation - Michael Thurm  |  06.12.2024

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